Nuit d'été
La montagne s'endort au creux d'un ciel tranquille,
La terre restitue une lourde chaleur,
La lune resplendit sur la mer immobile,
Les étoiles renvoient des milliers de lueurs.
En ville c'est la fête on danse la sardane ;
Au milieu de la place entourée de palmiers
Dans la ronde évoluent les belles Catalanes,
Les jeunes les anciens, les nombreux vacanciers…
Alors je me souviens, et je pleure en silence
Le bonheur disparu, les rêves dérobés ;
La musique m'emporte au pays de l'enfance
Et mon cœur se retrouve envahi de regrets.
Isabelle CALLIS-SABOT
Obsession
Quand je voir se ternir mon Imagination
Je m'acharne à trouver des idées, des chimères ;
Devant la page blanche ainsi je désespère
Et la peur du Néant devient une obsession.
Mon Esprit, impuissant, ne peut rien concevoir,
Je griffonne des mots sans trouver la formule ;
Malgré l'envoûtement béni du crépuscule
J'ai l'étrange impression de perdre mes pouvoirs.
Mais au cœur du sommeil l'Inspiration revient,
De ma lyre j'entends résonner les arpèges.
Alors je m'aperçois que la Nuit me protège
Veillant sur mes pensées comme un ange gardien.
Isabelle CALLIS-SABOT
Poème à la nuit
Quand tu as revêtu ta parure d'étoiles
Tu as séduit le ciel et charmé l'univers ;
La brume, lentement, a dissipé son voile
Dispersant mille éclats dans le froid de l'hiver…
Isabelle CALLIS-SABOT
Déception
Je ne puis accepter toutes tes exigences
Même si ton malheur te paraît infini.
Mon Âme il va falloir te rendre à l'évidence
Et admettre aujourd'hui que le rêve est fini.
Écoute mes conseils. Ne reste pas maussade.
Essaye d'oublier l'amère déception.
Et cesse désormais ces longues promenades
Au royaume maudit des vaines illusions.
Je voudrais que tu sois raisonnable et logique,
Mais je sais que pour fuir les affres de l'ennui
Tu rejoindras toujours ce monde chimérique
Où flottent des pensées douces comme la nuit.
Isabelle CALLIS-SABOT
Mirage
Le soleil éclairait l'horizon ténébreux,
La lune s'entourait d'un voile diaphane ;
Le jour apparaissait, et la brume océane
Se dispersait dans l'air humide et vaporeux…
Isabelle CALLIS-SABOT
Silence
Mon imagination fertile et capricieuse
Ne s'accorde jamais un instant de repos ;
Si au lieu de parler je reste silencieuse
C'est qu'elle me conduit bien au-delà des mots.
À la moindre occasion j'improvise et divague,
Pour suivre mes idées très souvent je me tais.
Je fuis la discussion ; discrète je zigzague
Au milieu des propos chaque fois qu'il me plaît.
Du langage mon cœur cultive les symboles
Les rimes les reflets les nuances les temps…
Comprends-tu qu'au moyen de vulgaires paroles
Je ne puisse exprimer tout ce que je ressens ?
Isabelle CALLIS-SABOT
Tourments
Je traîne encore dans mon cœur
Une impression d'incertitude
Une profonde lassitude
Mêlée de plaintes de rancœurs…
Je me demande cependant
Comment chasser ce mal étrange
Qui naît dans l'ombre et se mélange
À mon bonheur sournoisement.
Et maintes fois pour oublier
De ma vie ce désavantage,
À la lisière des nuages
Je vais alors me réfugier.
Isabelle CALLIS-SABOT
Printemps
L'ombre tiédit, la neige fond,
Dans le soleil la rosée brille,
De mille fleurs le pré s'habille…
Voici la plus belle saison !
Dès l'aube un cri, un sifflement,
Un gazouillis se fait entendre ;
La tourterelle émet un tendre
Et langoureux roucoulement.
Adieu grisaille et blanc manteau,
Adieu frimas, adieu froidure,
L'hiver se meurt et la nature
Fête déjà le Renouveau.
Isabelle CALLIS-SABOT
Deuil
Je souffre en silence
Je tais mes soupirs,
Je sens ta présence
Dans mes souvenirs.
L'été est torride
Morne et déprimant,
La maison est vide
Et triste…Et pourtant
La vie continue,
Alors il faudra
Que je m'habitue
À vivre sans toi.
Isabelle CALLIS-SABOT
Hésitation
Entre le bel instant et les doux souvenirs,
L’horizon familier et les contrées perdues,
Les chimères comblées, l’espérance déchue,
L’envie de demeurer, l’envie de repartir,
J’hésite infiniment, je ne sais que choisir,
Et la nuit revenue, je doute et j’appréhende,
Je m’égare et me perds, je languis, me demande
Quel rêve abandonner et quel rêve assouvir…
Ou la vague apaisante ou les bois enchanteurs,
Ou le soir enrobé d’une intense chaleur,
Ou le matin brumeux emperlé de rosée…
Ou le soleil ardent ou l’humide fraîcheur,
Ou les sombres forêts ou la garrigue en fleur,
Ou la brise marine ou la divine ondée…
Isabelle CALLIS-SABOT